dimanche 31 octobre 2010


Adagio [Mitterrand, le secret et la mort]

un spectacle d'Olivier Py
Théâtre de l'Odéon
16 mars > 10 avril 2011


J’ai résolu la question philosophique.

François Mitterrand

En 1995, au fond d’une bibliothèque onirique, un homme au soir de sa vie suscite une dernière fois la fascination de ceux qui l’ont accompagné pendant tant d’années. Cet homme – François Mitterrand, dans le portrait qu’en dresse Olivier Py – a voulu le pouvoir, et pour l’atteindre, a consenti à recourir à certains moyens : ne pas s’habiller trop élégamment, atténuer la pointe de ses canines, placer des silhouettes d’église à l’horizon campagnard de ses affiches électorales. Et cela a marché. Ce pouvoir que la magie du verbe, la noblesse des idées, la constance de la bataille politique n’avaient pas suffi à conquérir, les conseils d’une agence publicitaire lui en ouvrirent enfin la voie…
En 1995, il y a quinze ans à peine, François Mitterrand savait qu’il n’avait plus que quelques mois à vivre. Mais cette mort, nous-mêmes le savons aujourd’hui, il en éprouvait l’ombre depuis 1981 ; il l’avait sentie se poser sur lui en même temps ou à peu près qu’il assumait la présidence. Elle fut pour lui comme une interlocutrice familière, le poussant, dès qu’elle fut de ses intimes, à «sculpter sa propre statue». Elle fut aussi l’un de ses secrets – l’objet d’un long silence et d’une interrogation qui ne cessa de le hanter. Au cours de ses derniers mois, alors que Jacques Chirac entre à l’Élysée, Mitterrand quittant le pouvoir entre pas à pas dans la mort, attentif à réussir sa fin. L’agonie, dans son acception grecque, est d’abord un combat ; il le mène de façon à subjuguer encore et toujours, confiant par exemple à Jack Lang «Je sais – j’ai résolu la question philosophique», et attentif à rester conscient jusqu’au bout…
En 1995, l’année des 24 heures de La Servante, Olivier Py avait trente ans. Ce fut aussi l’année où il entama une grève de la faim pour dénoncer la passivité française devant l’horreur de la guerre en Serbie. Cela faisait déjà quelque temps qu’il épiait le masque que Mitterrand s’était composé, étudiant sur ses traits les marques du temps, du pouvoir, de la vie publique. Py n’avait pas encore écrit Faust nocturne ou Les Enfants de Saturne, où figurent déjà des personnages face à leur fin. Mais depuis 1995, on sait à quel point la mort – ou plutôt la Mort – est à l’oeuvre dans l’imaginaire théâtral d’Olivier Py. N’est-ce pas à la Mort même qu’il fait dire, dans ses Illusions comiques : «Le théâtre est une mort où l’on est deux ?»
Pour cette méditation autour du dernier Mitterrand, où l’on reconnaîtra quelques détails très librement empruntés à ses biographies, Py rêve d’une demi douzaine d’acteurs jouant une trentaine de rôles et visitant en procession, comme en une mystérieuse tentation de Saint Antoine, celui qui mérita d’être surnommé le Sphinx.

www.theatre-odeon.fr

dimanche 3 octobre 2010

Rencontre-lecture avec Claro - Bruno Blairet

Le jeudi 7 octobre à 19h30

La librairie du MK2 Quai de Loire et les éditions Actes Sud vous invitent à une rencontre-lecture avec Claro à l’occasion de la parution de son dernier roman CosmoZ.

Avec la participation du comédien Bruno Blairet pour les lectures.

La rencontre sera suivie de la projection à 21h du Magicien d’Oz de Victor Fleming.
(Billets en vente avant la séance)

Librairie du MK2 Quai de Loire
11 quai de Loire
75019 Paris
Histoire du Soldat
d'Igor Stravinsky et C. F. Ramuz

Reporté au printemps !!!

avec l'Ensemble intercontemporain dirigé par Pierre Boulez
Olivier Py, le récitant
Michel Fau, le Diable
Bruno Blairet, le Soldat

Pierre Boulez rend hommage à Jean-Louis Barrault


Sur incises de Pierre Boulez, pour 3 pianos, 3 harpes et 3 percussions/claviers.
Histoire du Soldat d'Igor Stravinsky, pour 7 instruments, 2 acteurs et 1 récitant.
Avec l'Ensemble intercontemporain et Michel Fau, Olivier Py (en cours).

C'est sur les conseils d'Arthur Honegger que Jean-Louis Barrault engage le jeune Pierre Boulez en 1946 comme directeur musical de sa compagnie de théâtre. Pendant dix ans d’une collaboration aussi unique qu’originale, il dirigera les musiques les plus diverses tout en apprenant la pratique de la direction d'orchestre. C'est aussi grâce aux tournées internationales de la Compagnie Renaud-Barrault qu'il peut nouer des liens avec d'autres artistes et découvrir dans le monde des modèles efficaces d'organisations de concerts. Ces expériences donnent naissance, en 1954, aux célèbres Concerts du Domaine Musical au sein même du théâtre de Jean-Louis Barrault. Ces concerts révéleront le travail d'une nouvelle génération de musiciens, notamment au Théâtre de l'Odéon qui ce soir rend hommage à cette aventure hors du commun.
> Théâtre de Odéon – Grande salle (tarifs de 6 à 40€, ouverture de la location le mardi 19 octobre, et le mardi 12 octobre pour les abonnés)
www.theatre-odeon.fr/